Cette page décrit la réalisation de micros pour accordéon dont la construction peut être réalisée par tout bricoleur ayant un minimum de connaissances en éléctronique.
Ce sont des micros à technologie "back electrets" qui peuvent être alimentés soit par l'alimentation fantôme de la table de mixage, soit par un pile de 9 V.
Pour rappel, l'alimentation fantôme fournie par les tables de mixage, est symétrique et flottante, ce qui permet de limiter les bruits parasites, même avec de grandes longueurs de cables. Le montage proposé ici est de ce type (symétrique), mais il peut être alimenté en 9 V et devient assymétrique dans ce cas.
Le shéma éléctronique est à suivre rigoureusement, mais la réalisation technique montrée dans l'exemple ne représente que la solution que j'ai construite et l'imagination de chacun peut y amener des améliorations.
Le prix total d'un système de 2 micros de devrait pas dépasser 75 €, à comparer avec les micros du commerce basés sur la même technologie.
Naturellement ce type de micro et d'ampli peut être adapté à d'autres instruments en modifiant le support de la capsule.
La petite maquette bricolée pour vérifier le fonctionnement du concept, bien utile avant d'aller plus loin.
Le circuit imprimé à pastille est un excellent moyen pour de petits montages comme celui-ci. Vous remarquerez les deux circuits identiques pour chaque micro. Le support de la pile 9 V sur la gauche, les deux entrées micros sur la droite (jack 2,5 mm), les deux sorties XLR en bas et le commutateur 9 V/alim fantôme entre les XLR.
Le boitier électronique complet et terminé. les deux entrées micros se trouvent sur la droite (jack 2,5 mm) et les deux sorties XLR qui se connectent à la table de mixage avec un cable XLR x XLR classique.
La pince de ceinture permet d'accrocher le boitier à sa ceinture afin d'éviter le poids des cables XLR et de pouvoir se déplacer sans tirer sur les micros.
Les éléments de base des supports de micros sont là : une ventouse avec crochet pour salle de bain, un fil de cuivre de 2,5 mm2, un oeillet à sertir, un rivet de cuivre du même diamètre que le crochet de la ventouse, la gaine spiralée (non montrée) et c'est tout.
Le fil de cuivre est soudé sur la tête du rivet (un petit trou borgne du diamètre du fil permet un centrage et une meilleure tenue mécanique). L'oeillet est serti à l'autre extrémité du fil. Un petit morceau de gaine thermorétractable permet d'ajuster le diamètre du rivet afin qu'il soit bien serré dans le trou de la ventouse. Vous remarquerez les petites pieces et visses pour fixer le support caoutchouc de la capsule micro sur l'oeillet.
Le montage du cable de 1 m avec 2 conducteurs et blindage sur le jack mâle 2,5 mm et sur la capsule micro. La masse n'est pas reliée côté micro pour ne pas entrainer de bruits parasites. La capsule est soudées avant son insertion dans le support caoutchouc.
Voici le détail de la fixation du support de la capsule micro, tel que je l'ai réalisé, mais on peut adapter à ses possibilités. Ce montage sur caoutchouc permet d'absorber les chocs et vibrations qui pourraient être transmis par le support vers la capsule.
Tout est maintenant assemblé et le cable est maintenu le long du fil de cuivre par un gaine spiralée.
L'ensemble micro, support et cable est maintenant prêt à être placé sur l'accordéon.
Le micro droit est en place : la ventouse est placée sur le dessus et le support est mis en forme pour se trouver à peu près au milieu de la zone d'émission du son. On peut également mettre la ventouse sur la face inférieure de l'accordéon, mais le poids agit contre la ventouse alors qu'il s'ajoute à la succion sur le haut.
Le micro gauche est placé de la même façon que celui de droite, mais il est ajusté pour ne pas gêner la main gauche dans la sangle.
Ce type de montage par ventouse peut se révéler assez aléatoire en raison de l'état de surface de la caisse, et j'ai donc réalisé un second système dans lequel les micros sont supportés par les poignets du musicien. Cela présente l'avantage de maintenir les micros a une distance quasi-constante de la source sonore : à droite en suivant parallèlement les touches actionnées, et à gaughe en suivant le mouvement du souflet.
Les micros sont montés sur une lame d'aluminium de 10 mm de large et de 2 mm d'épaisseur afin de limiter le poids tout en assurant une rigidité de l'ensemble. La lame est percée d'un trou de 8 mm permettant le passage de la capsule, le support en élastomère est fixé à l'aide de deux petites visses. Chaque lame est cousue à son autre extrémité sur un bracelet de tissu élastique d'environ 8 cm de largeur qui sera enfilé sur le poignet du musicien. La couture se fait au travers de 2 trous aménagés dans la lame, qui est maintenu latéralement grace à un foureau de recouvrement. Ce bracelet doit être à la fois confortable et ferme afin de bien maintenir la lame et le micro pendant le jeu des mains (surtout à froite).
les longueurs et les formes doivent être adaptées à l'instrument, et je ne montre ici que le principe de ce que j'ai réalisé pour un Castagnari modèle Handry.
Voici le micro droit en position de jeu, attaché au poignet du musicien, il suit la source sonore en restant à proximité des lames en action. Les légers balancements dus à l'elasticité de l'ensemble n'engendrent aucun bruit parasite.
Le micro gauche en position sur le poignet du musicien, à distance constante de la source sonore, contrairement à un micro sur pied.
Les premiers essais ont donné satisfaction et la qualité des capsules micro parfaitement linéaires en fonction de la fréquence y sont pour beaucoup. Le circuit associé est d'une qualité à la hauteur du reste et le coût de la totalité est on ne peut plus raisonable. Tout ceci permet d'avoir un sonorisation d'accordéon diatonique amovible, qui respecte l'intégrité de l'instrument et le portefeuille de l'amateur.
Bien sûr il va falloir optimiser la position des micros par rapport à la source sonore, mais ce ne peut être pire que des micros fixes sur pied.
La tenue des ventouses peut aussi poser problème, mais si la surface du diato est en bon état et propre, un peu de salive ou de gel utilisé lors des éléctrocardiogrammes, devrait pouvoir améliorer la tenue. Il existe des ventouses à levier plus puissantes, mais je n'en ai pas trouvé pour l'instant vendue seules. J'ai trouvé le système de la ventouse plus élégant que la partie fixe que l'on doit coller sur le joli bois de notre compagnon à boutons.
Les micros fixés sur les poignet du musicien, présentés ci-dessus ont donné de très bons résultats en situation de bal, ou ils ont pu être comparés à des micros sur pieds et à des systèmes commerciaux AKG.
Ce système permet aussi au musicien de changer d'instrument sans toucher aux micros qui restent en place sur ses poignets
Je voulais faire partager mon expérience et permettre aux amateurs qui n'ont pas une bourse illimitée de sonoriser leur instrument et j'espère y avoir contribué.